dimanche 27 janvier 2013

Le thé à l'honneur !

Le Journal des Spectacles (JDS) a publié un dossier "En forme en 2013". On y trouve deux articles sur le thé qui nous concernent directement. En voici une copie ci-dessous.
Les articles sont également visibles sur le site du JDS en cliquant sur ce lien et sur ce second lien

Le thé, boisson saine et star

L'Essence du thé à Colmar programme des soirées dégustations une fois par mois

C'est la boisson la plus bue au monde derrière l'eau ! Le thé est un produit agricole millénaire, mais qui connait depuis 10 ans un engouement sans précédent en France, notamment pour les vertus qui lui sont prêtées.
Dans la rue des Marchands à Colmar, une des plus animées du centre-ville, l'Essence du thé ne désemplit pas. Murielle Frey, la gérante, confirme le phénomène de mode lié au thé : «Il y a beaucoup de gens qui veulent arrêter le café pour se mettre au thé. La caféine et la théine sont en réalité une même molécule mais elles ne produisent pas les mêmes effets : quand un café va avoir une action immédiate et peut-être stressante, le thé va lui agir progressivement sur 4 à 5 heures pour un effet stimulant mais aussi de détente.»
Les clients viennent surtout pour le thé vert, la star des magazines et des ouvrages consacrés au thé, depuis qu'il a été prouvé qu'il était un anti-oxydant, qui prévient le vieillissement et les cancers. Ce que les clients savent peut-être moins, c'est que ces études sont financés par les pays producteurs de thé vert, la Chine et le Japon en tête. Et que les autres thés ont aussi des bienfaits reconnus même s'ils sont moins médiatisés : ainsi, le thé sombre aussi appelé «mange graisse» est efficace pour équilibrer son cholestérol.
L'idée que le thé est bon pour la santé est désormais tellement répandue que certains clients viennent en boutique demander un thé contre les maladies cardio-vasculaires : «On leur dit de s'adresser directement à leur médecin ou pharmacien, plaisante Mireille Frey. Pour nous, le thé est avant tout un moment pour se faire plaisir !» Et il y a de quoi faire dans cette boutique, avec plus de 200 variétés proposées, qui organise une fois par mois des soirées dégustations.

L'art de prendre son temps
L'amateur de thé est par essence curieux et goûte à tout : thé jaune, blanc, vert, sombre, noir, parfumé... Avec des noms prompts à vous faire voyager : Mélange des Steppes, Flâneries sur le Mékong, Fleurs des temples de Kyoto... Avec des provenances des quatre coins du monde : Chine, Japon, Thaïlande, Kenya, Iran... Avec des senteurs digne d'un jardin botanique : rhubarbe, cerise, bergamote...
Une fois que l'on a choisi sa variété, mieux vaut demander conseil au vendeur pour bien préparer son thé. En général, il faut 4 grammes de thé pour ½ litres d'eau, pour un temps d'infusion de 3 minutes. Mais selon une technique chinoise, on pourra opter pour 6 grammes pour 12 cl d'eau, avec des infusions de 10 à 30 secondes, à répéter plusieurs fois.
Compliqué le thé ? Attendez, nous n'avons pas encore évoqué le «matériel» : théière, tasse ou bol... Il existe des théières en terre chinoise, appelées théières à mémoire, qui conservent les arômes de thé infusé dans son ventre, ce qui nécessite de l'utiliser toujours pour le même thé. Mais ça, les grands amateurs le savent bien, eux qui ont plusieurs théières chez eux !
Et on ne sert pas un thé comme on sert un expresso ! On choisit son thé, sa théière, sa tasse, on fait chauffer l'eau, on prend son temps ! Et si possible, on le partage en se rappelant que le thé est souvent le premier geste d'hospitalité dans le monde.

Interview de Michel Haber, passionné de thé


© jds
Michel Haber donne régulièrement des conférences sur le thé dans la région

Michel Haber, enseignant, est un passionné de thé depuis 40 ans. Il anime régulièrement des conférences sur le thé et vante ses mérites lors d'interventions à la clinique de l'Orangerie à Strasbourg dans un service de rééducation cardiaque.
Thé vert, blanc, noir...Comment s'y retrouver quand on n'est pas connaisseur ?
Le thé est issu du camellia qui avait deux souches à l'origine, une provenant d'Inde, l'autre de Chine. On obtient différents sortes de thé par la transformation de la feuille. La couleur des thés dépend de l'oxydation, un phénomène chimique : les thés blancs et jaunes ne sont pas oxydés, les bleus et verts le sont partiellement, les noirs totalement. Le thé sombre est lui obtenu par fermentation, un phénomène biologique. D'autres facteurs entrent en jeu : la récolte, la taille, le savoir-faire, le terroir...

On dirait que vous parlez du vin...
On peut faire beaucoup de parallèle avec le vin. Ce sont tous les deux des produits agricoles avec une notion de terroir très forte déterminé par le vent, l'altitude, la pluie, qui peut changer à quelques kilomètres de distance. Il existe une civilisation du thé comme pour le vin, porteuse de valeurs culturelles très fortes, liées à des pratiques très anciennes de production et de dégustation, comme les cérémonies japonaises. Un Indonésien s'est même récemment offert 100g de thé pour 82 000 euros, comme pour un grand cru.

Quand est intervenu l'ajout d'arômes ?
Depuis toujours, des fruits et des fleurs ont été intégrés dans le thé. Mais l'aromatisation est une technique aussi complexe que la création de parfums : il faut bien connaître les thés et les procédés pour que les thés soient plaisants et tiennent dans le temps. C'est d'ailleurs une spécialité française, qui répond plutôt au goût européen et français. Et aujourd'hui, le must pour les Japonais est de repartir de Paris avec un thé à la pomme.

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