L'Essence du Thé
La jeune artiste japonaise Asuka KAZAMA expose jusqu'au 8 septembre prochain un ensemble de peintures réalisées à l'encre sur papier. A la confluence des techniques de la calligraphie, de l'aquarelle et du lavis, le travail de Asuka développe une très grande originalité. Les titres de ses tableaux renvoient aux lieux où elle crée, ou encore à des éléments simples comme "calligraphie" ou encore "la pluie".
L'extérieur est son domaine. S'inscrivant dans le courant global de l'esthétique japonaise, elle se considère comme un élément de la nature et de l'environnement, au même titre que le végétal ou le minéral. Sa position d'artiste est alors celle du trait d'union entre les éléments, entre le ciel et la terre, l'eau et la pierre. 
La bascule se fait entre figuratif et non-figuratif, l'estompage et la dilution offrant une dimension abstraite à l'ensemble.
Le salon de thé constitue un bel écrin pour présenter ce travail. Vous pourrez apprécier les tableaux de Asuka KAZAMA en dégustant un thé vert japonais Sencha ou Shizuoka.
Mlle Kazama travaille principalement à l'aquarelle sur papier, en utilisant une technique de lavis qui lui est propre. Elle expose son support, un papier-chiffon très épais, à la pluie en même temps qu'elle y travaille à l'encre et au pinceau. La diffusion de l'encre sur la surface du papier mouillé suit alors un tracé aléatoire intimement lié au jeu de la chute des gouttes d'eau. Le tracé originel s'estompe alors et prend une dimension nouvelle à travers la déformation des traits et au flou visuel qui en découle. La modification de l'ensemble nous impose une nouvelle grille de lecture, un déplacement subtil s'effectuant de la représentation vers une image abstraite, ou du moins semi-abstraite, certaines formes restant partiellement identifiables quand d'autres ne les sont plus. A mi-chemin entre la reconnaissance et une divagation visuelle, le spectateur est emporté par son regard dans un univers où l'imaginaire prend une nouvelle place.
Nous avons le plaisir d'accueillir du 5 février au 5 mars prochain, les travaux de Gaelle QUERREC. Cette jeune artiste parisienne, amatrice de thé, nous propose à travers une quinzaine de tableaux, un univers coloré d'images choisies et retravaillées, où l'observation minutieuse suit toujours le coup d'oeil d'ensemble, car on ne peut se permettre d'y appliquer une lecture superficielle. 
Ces productions sont issues d'un processus comprenant plusieurs temps. Les images tirées de divers supports (catalogues, revues...) sont transférées sur des bandes adhésives de différentes largeurs, lesquelles sont ensuite assemblées et collées sur un support en bois, avant d'être retravaillées au pinceau et à la peinture acrylique.
L'ensemble dégage une impression très forte et très vivante, avec une multiplication, quasiment un maillage, de références visuelles triées sur le volet, tant pour leur couleur que pour leur évocation et représentation.
A l'impression globale fait toujours suite l'attention portée au détail. On ne peut s'empêcher de regarder chaque tableau de près afin d'y décrypter un détail, de préciser une perception. Ce faisant, la proximité du regard nous entraîne dans une immersion à la fois de la vision, mais également de l'imaginaire. En nous faisant entrer dans son monde, elle nous invite à en écrire une page personnelle, par le sens que nous donnons aux assemblages des images proposés. 
L'humain marque chaque tableau d'une présence permanente, à travers des visages et des corps, mais aussi son activité. Chaque tableau est un petit univers organisé autour d'un imaginaire en couleurs. 
Les "Escales" nous invitent au voyage et on ne peut s'empêcher d'y associer nos propres sensations et souvenirs, de croiser dans la perception de l'oeuvre notre imaginaire et celui de l'artiste.
On y recontre des humains filiformes ou des danseurs à la grâce aérienne, dans une poésie où l'évasion de la pensée rejoint celle de l'icône.
Pour avoir plus d'informations sur le travail de Gaelle QUERREC, vous pouvez aller sur son site en cliquant sur le lien suivant
Les thés ont été préparés en théières de porcelaine et dégustés en utilisant la méthode de la tasse basse et de la tasse haute, issue du gong fu cha. Les dosages étaient de 4 grammes pour 0.5 litre d'eau, sauf pour Shizuoka dosé à 6 grammes.
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